Reprise des travaux
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L'affaire trouvait certes là un épilogue heureux mais on imagine les souffrances du Frère Luthard jusqu'à ce jour du 10 novembre 1947. La Maçonnerie, dans l'atmosphère fiévreuse de l'immédiate après-guerre, poursuivait donc ceux d'entre les Frères qui avaient, d'une façon ou d'une autre, prêté la main à ses persécuteurs et qui, en outre, avaient contribué à laisser triompher les principes du nazisme et de la Révolution nationale, principes diamétralement opposés aux idéaux maçonniques. Les décisions d'épuration avaient ainsi été prises par l'ensemble des obédiences. Elle attendait aussi de ceux qui reprenaient les Travaux abandonnés en 1940 une action claire de défense de la République.

Tous les maçons, peu nombreux par ailleurs, dont on pu se convaincre qu'ils s'étaient, à un titre ou à un autre, compromis avec le régime de Vichy, furent frappés de mesure d'exclusion. Le Conseil de l'Ordre fut totalement renouvelé mais les Frères Groussier et Villard furent cependant réélus.

Les obédiences, non sans difficulté, se remettaient au travail et s'efforçaient, tel le Phénix, de renaître de leurs cendres. En 1945, le Grand Orient, comme les autres, sortait de l'épreuve affaibli : il ne comptait plus que 232 Loges. Quant au Droit Humain, il ne regroupait plus qu'une vingtaine d'Ateliers. Il devait alors bénéficier de l'appui de notre obédience. A Nancy, il fut demandé à notre Frère Marc Grosjean de s'atteler à la tâche. On sait aujourd'hui à quel point il s'y employa.