L'affaire DREYFUS et la Maçonnerie Nancéienne - Page 5

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Notes

1 Aujourd’hui encore, en effet, le découpage géographique singulier du département de la Meurthe-et-Moselle témoigne de cette histoire.

2 Il s’agit d’un incident à la frontière franco-allemande en 1887. Invité à se rendre dans la partie de la Moselle occupée par les allemands pour y discuter de questions de service, le commissaire de Pagny-sur-Moselle, Schnaebele, fut arrêté pour espionnage. Le ministre de la guerre, le général Boulanger, voulut adresser un ultimatum au gouvernement allemand ; mais cette solution fut écartée par le cabinet français qui préféra la voie diplomatique. Cet incident, apparemment insignifiant, qui s'acheva par la libération de Schnaebele, contribua à susciter en France une vague de nationalisme revanchard. Avec l'affaire Schnaebele, la tension monte jusqu'à la crainte de la guerre. Bismarck impose alors un passeport pour le passage de la frontière, mesure jugée monstrueuse, mais brimade passagère abrogée quatre ans plus tard.

3 "Les universitaires qui ont signé les adresses ont appris par leurs travaux ordinaires à critiquer les documents et à discerner les hommes ; et c'est ainsi qu'ils ont appris à se méfier des ratés de la Boulange..." L’Etincelle, 18 avril 1898.

4 La Croix de Nancy, 20 mars 1898.

5 La Croix de Nancy, 20 novembre 1898.

6 Bulletin de l'Union Catholique. Il s’agit naturellement ici de la Ligue des droits de l’homme. Quant au Petit Anti Juif de l'Est, il publiera à l’occasion des élections municipales de 1900 une "liste du Comité des droits du Youtre" où figurent de nombreux Frères de Saint-Jean de Jérusalem ainsi que Gallé, Pariset, Maringer, Klotz et Bernheim.

7 C'est le même Barrès qui écrivit : "Même si Dreyfus était innocent, ceux qui l'ont soutenu n'en étaient pas moins criminels". On mesure l'écart entre cette position acceptant une justice au nom de la raison d’Etat et celle de Péguy affirmant : "... une seule forfaiture, un seul déshonneur suffit à perdre l'honneur, à déshonorer tout un peuple".

8 Colette Hirtz, L'Est Républicain, 1889-1914, Naissance et développement d'un grand quotidien régional, Presses Universitaires de Grenoble, 1973,176 pages.

9 Journal des républicains progressistes, il est en partie administré par des Frères de la Loge qui s’inquiètent de son mauvais état de santé et vont se mobiliser pour lui trouver un remplaçant lors de sa disparition quelques mois plus tard. Ils donneront alors naissance à l’Etoile de l’Est dont Charles Bernardin et Alfred Krug seront deux des fondateurs.

10 La Croix de Nancy, 17 septembre 1899. Le Bulletin de l’Union Catholique affirme que le premier, il avait perçu cette dérive du Progrès... qui n'osait pas réunir ses actionnaires craignant la débâcle, que "huit cents désabonnements ont marqué la campagne antipatriotique du Progrès..." Il est probable que le Progrès ait payé son soutien à Dreyfus dans un contexte nancéien particulièrement hostile, surtout jusqu'en 1900. Mais ses difficultés faisaient déjà l’objet depuis quelques temps de discussions en Loge.

11 Mot anglais signifiant louveteaux. Ce sont les enfants adoptés par la Loge.

12 Registre de la Loge Saint-Jean de Jérusalem, Tenue du 5 juillet 1897.

13 Alexis Schneider fut radié de la Loge à l'issue d'une procédure pour indélicatesse engagée par un Frère de Saint-Jean de Jérusalem.

14 Ils seront cependant rapidement de retour sur les colonnes. Bernardin se fera attendre quelques mois.

15 On assistera à Nancy à un déchaînement identique quelques années plus tard contre les francs-maçons à l’occasion de l’affaire dite des Fiches.

16 Les sections locales de la Ligue des Droits de l'Homme de Nancy devront leur existence notamment à l’engagement de la Franc-Maçonnerie qui en sera l’une des principales inspiratrices. Elle va progresser, dans une ville pourtant nettement antidreyfusarde, et atteindra les effectifs substantiels. Le journal Pour la République nous dit : "Au lendemain de la conférence Lapicque, écrit à l'Impartial le secrétaire de cette Ligue, nous étions 150 ; avant le procès de Rennes, 800 et depuis le procès nous sommes 1120". Pour la République, 22 juillet 1906. Jean Grillon, étudiant, sera un temps le secrétaire de la section de Nancy.

17 Pour la République, 22 juillet 1906.

18 Le Petit Anti Juif de l'Est, janvier 1902.

19 Le Bulletin de l'Union Catholique, 2 mai 1900. Il ajoute, juste au moment des élections municipales : "Il pleut, il pleut, maçons, sur le temple... Le seul israélite restant au conseil ayant, de lui-même résigné son mandat, après toutefois, se l'être fait enlever, ne parlons plus des juifs ; on ne vit pas avec les morts.... nous ne conservons que pour mémoire dans notre programme municipal ces trois mots : pas de juifs. C'est fini, n'en parlons plus".

20 La Croix de Nancy, 7 décembre 1902. L’organe catholique rapporte les propos du Journal de la Meurthe. On remarquera qu’il s’agit, en la circonstance, d’un engagement financier qui va au delà de celui de la Loge. Les Maçons participent à titre individuel. C’est ce que nous confirme le tracé de la Tenue du 13 octobre 1902: "Sur la proposition du Vénérable, l'Atelier vote une médaille de 25 francs pour le monument d’Emile Zola, de plus les Frères qui voudront souscrire individuellement sont priés de faire parvenir leur médaille au Frère Trésorier". Nous trouvons ici la manifestation de la vénération des Frères pour Zola.

21 Le Petit Anti Juif de l'Est, 23 juin 1903.

22 Le Petit Anti Juif de l'Est, 15 décembre 1903.

23 Voir à ce propos la décision du convent de septembre 1899 de liquider les Loges antisémites, et en avril 1900 de radier les francs-maçons chez qui s'était développé un esprit ouvertement antisémite.

24 Il est initié en 1866, un an après qu'il ait fondé la Ligue de l’Enseignement.