L'affaire DELSOL et le séparatisme - Page 6

Notes

1 Petit Antijuif de l'Est, 27 octobre 1903 : Conférence donnée salle de la liberté par Santo et Teitgen. Ce dernier y est présenté comme "le vrai champion du Sillon".

2 Santo, obscure militant de l'antimaçonnisme à Nancy.

3 "L'ami du Peuple".

4 "Monsieur Combes nous a fourni l'occasion de donner à notre confrère du Volksfreund un témoignage de cordiale sympathie". Revue Catholique d'Alsace, janvier 1904.

5 Naturellement, selon les nationalistes, l'abbé Delsor venait parler à ses auditeurs des "coutumes de la vieille Alsace". Barrès lui-même, vend la mèche dans le Gaulois du 12 janvier 1904 : "Notre ami Corrard des Essarts et monsieur l'abbé Delsor avaient l'intention de protester, au point de vue alsacien, contre la fermeture de la chapelle du Château de Lunéville". Il démentait ses propres propos le 21 janvier, afin de ne pas affaiblir la polémique lancée par ses amis nationalistes.

6 "Déjà, ajoute le Petit Antijuif de l'Est, les journaux gouvernementaux eux-mêmes critiquent cet arrêté d'expulsion et jugent sévèrement le Préfet de la frontière qui prend le Pirée pour un homme et un député alsacien protestataire pour un sujet allemand... Signé : l'antijuif".

7 Nouvelle allusion à la position de bastion de la Loge dans la défense des idées républicaines.

8 C'est à l'occasion de la Tenue du 15 février qu'on prend connaissance de la lettre de démission de Léon Goulette, directeur de l'Est républicain, qui s'est distingué par son hostilité à Dreyfus. Il est peu probable que cette démission soit liée à la seule affaire Delsor. Le conflit avec la Loge n'est pas nouveau et sa position est établie depuis longtemps.

9 Pour la République, 10 janvier 1904.

10 Allusion à l'estocade de Chapuis rappelée plus haut dans le Petit Antijuif de l'Est, "le ministériel défensard Chapoouss", en est une autre illustration. Le journal antisémite a pour habitude d'enjuiver les noms des Francs-maçons (il s'agit toujours du complot judéo-maçonnique").

11 L'expulsion de l'abbé Delsor. Des faits, des documents, des preuves, Jean Grillon, Imprimerie nancéienne, 15, rue de la Pépinière, Nancy, février 1904. "Je dédie cette brochure, nous dit l'auteur, à ceux qui ont le souci de la Vérité".

12 Turinaz nous a montré à l'envi qu'il partageait pleinement cette position.

13 On comprend alors cette "interview", fictive naturellement, de Turinaz dont Pour la République a le secret. Labatut, rédacteur en chef du journal, rencontre Turinaz qui lui dit : "....je prêcherai partout, je dirai dans chaque village que je suis l'évêque de la frontière et je rallierai tous les courages autour de ma crosse d'or. Je gagnerai tous les cœurs vraiment français à mon rêve d'une Lorraine ni allemande ni française dont je serai l'évêque et dont monsieur de Montureux sera le prince charmant". PR 120604.

14 Dans les tracés de Saint-Jean de Jérusalem en novembre 1893, on évoque les cadeaux à l'escadre russe.

15 Triste ironie de l'histoire, c'est un ecclésiastique, l'abbé Claude, qui devait assassiner le libre-penseur Schoumaker quelques années plus tard.

16 Selon Louis Ollivier, député royaliste, "Il est le représentant de ceux qui en Alsace ont conservé la fidélité du souvenir". Pour Ferri de Ludres, député nationaliste, "Il est un prêtre élevé dans l'amour de la France". Gervaize, député nationaliste, nous dit quant à lui : "La vérité est que dans les journaux allemands, on appelle monsieur Delsor, tête de français".

17 Chapuis, député républicain de Toul, derrière lequel se mobilisera la Loge Saint-Jean de Jérusalem, dira quant à lui : "Vous pourriez admettre que Delsor soit le représentant protestataire de l'Alsace ? Non, c'est un alsacien qui cherche à germaniser l'Alsace".

18 L'Action libérale avait lancé cette déclaration : "Les soussignés protestent avec indignation contre la qualification d'étranger donnée par monsieur le préfet de Meurthe-et-Moselle à un alsacien".

19 Le Petit Antijuif de l'Est, 9 février 1904.

20 "Le régionalisme n'est point le séparatisme !" nous dit le journal. Il fait allusion à un article de Emile Hinzelin qui pourfend le séparatisme. Le Frère Hinzelin est, en effet, l'un des chantres du lotharingisme, mouvement d'essence purement littéraire.